«Je photographie les gens dans leur propre environnement, au naturel, sans artifice. Je ne suis pas là en train de modeler l’image. J’aime documenter ce que je vois, l’état des lieux. C’est de photographier le plus près possible de la réalité que je vois», a expliqué l’artiste originaire de Cowansville.
C’est ce qu’elle fera à Saint-Sylvestre. Même si elle est hébergée dans un site qui a une histoire riche et présente une variété de paysages, elle veut plutôt aller à la rencontre de la population de la municipalité et de la région. «Je veux en apprendre plus sur leurs histoires, leur demander pourquoi ce lieu les habite et de comprendre leur vision du territoire. C’est important de connaître ce point de vue. Il enrichira mon expérience et ce sera plus parlant dans les photographies que je prendrai», a-t-elle poursuivi.
Elle n’a pas encore une idée précise du projet qu’elle réalisera. Il se construira au fil de ses rencontres et des lieux qu’elle visitera. Ce dont elle est certaine, c’est qu’il sera construit autour de la communauté de Saint-Sylvestre et de ses environs.
Passion de toujours
Ce n’est pas d’hier que Kassandra Reynolds s’intéresse à la photographie. Lorsqu’elle était enfant, les appareils photo jetables ont été un moyen de documenter les moments qu’elle vivait, par exemple au camp de jour. «J’avais déjà ce besoin de capturer les rencontres que je faisais et les personnes que je côtoyais. La photo me permettait justement de garder une trace, un souvenir.»
En grandissant, cet intérêt ne s’est pas estompé. Au contraire, il ne faisait que grandir. Au secondaire, elle savait déjà qu’elle voulait étudier en photographie.
C’est pendant son séjour au cégep qu’elle a développé un intérêt pour la photographie documentaire.
Après avoir étudié plusieurs styles de photographie, elle s’est intéressée à la photographie documentaire lors de sa dernière année. Elle s’est intéressée à la population et à l’histoire du petit village de Saint-Jean-de-Cherbourg, qui a survécu à la vague de fermeture de villages par le gouvernement dans les années 1970.
«Pendant une année scolaire, j’ai fait du porte-à-porte pour aller à la rencontre des gens et leur donner la parole. […] Ça a été un projet qui a forgé ma démarche et c’est ce que je fais encore aujourd’hui », a raconté Mme Reynolds, qui a reçu son diplôme du Cégep de Matane en 2018.
Appel de projets
Kassandra Reynolds est arrivée à Saint-Sylvestre à la suite d’un appel de projets lancé par l’organisme Terro.Art qui soutient la création artistique en milieu rural. La résidence Antipodes s’adresse aux artistes qui souhaitent explorer la création dans des secteurs ruraux, forestiers ou dévitalisés. Pendant un mois, les artistes sont invités à développer un projet culturel avec la population locale. Mme Reynolds sera au Mont Radar jusqu’au 7 décembre prochain.
Les personnes intéressées à participer au projet de Kassandra Reynolds peuvent la contacter par la page Facebook Anti POD es. Résidence de création. C’est d’ailleurs sur cette page qu’il sera possible de suivre son parcours artistique.