L’histoire de la petite Camille prend place dans un village de la Rive-Sud de Québec à la fin de l’ère de Maurice Duplessis et du début de la Révolution tranquille. Par les yeux de Camille, de ses 5 ans jusqu’à ses 17 ans, le lecteur pénètre dans son univers qui se déroule dans une période de transformations sociale et politique.
Cette fillette qui voulait se rendre au centre de la Terre et au bout du monde à tricycle grandit dans un nid familial où elle entretient une relation conflictuelle avec sa mère, tout en essayant de faire sa place auprès de ses frères et de sa sœur. Elle se réfugie, entre autres, dans l’écriture pour raconter ce qu’elle vit à travers des personnages et des événements inspirés de son quotidien.
Avoir choisi de voir le monde et de construire son histoire à travers les yeux d’un enfant n’est pas anodin pour Mme Lemay. «C’est surtout un hymne à l’enfance, à l’innocence, à la candeur. […] J’ai remarqué que j’adore écrire sur l’enfance. Ça permet des dialogues. J’adore leur âme naïve, le contact qu’ils ont avec la nature.»
Une enfance inspirante
S’il n’est pas autobiographique, Mme Lemay a puisé dans ses souvenirs d’enfance pour enrichir son récit et construire ses personnages. «C’est en partie seulement. C’est mon âme, mes émotions. La plupart du temps, les scènes ont été imaginées ou changées. Ça se passe dans le village de Sainte-Croix.» Elle ajoute que, par exemple, elle n’a jamais fugué à cinq ans. D’autres événements ont aussi été regroupés dans une seule scène pour rendre le récit plus intense.
Par ailleurs, le livre ne s’est pas écrit de façon linéaire. Mme Lemay confie avoir écrit la première partie il y a 25 ans. Il y a cinq ans, elle a repris ses recherches pour terminer l’histoire de la petite Camille et a finalement mis un point final au récit, le printemps dernier.
«J’étais contente. Ça a été bon pour moi de comprendre certaines choses avec la distance. L’écriture, c’est une forme de psychothérapie. On ne se libère pas complètement, mais j’ai eu un bonheur et une joie intense quand j’ai écrit la fin. Écrire, c’est très jouissant, parce que ça t’habite.»