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Ainsi, depuis 10 ans, les organisateurs du FCL se démènent pour offrir aux festivaliers une programmation à la hauteur de leurs attentes. Pour la Municipalité de Saint-Agapit et la MRC de Lotbinière, les retombées économiques sont bien présentes, mais ce succès vient aussi avec des enjeux de financement.
Les trois jours de l’édition 2024 ont attiré 15 905 visiteurs uniques (plus de trois fois la population de Saint-Agapit), dont 74 % qui provenaient de l’extérieur d’un rayon de 40 km de Saint-Agapit.
Parmi ceux-ci, 20,9 % étaient considérés comme excursionnistes, c’est-à-dire qu’ils retournaient à la maison le jour même. Ces quelque 3 322 personnes ont déboursé, en moyenne, 150 $ par personne durant leur séjour.
Quant à ceux qui ont dormi au moins une nuit dans la région, soit 8 451 festivaliers, ils ont dépensé en moyenne 363 $ par personne.
«Les gens se rendent à l’épicerie, au Larry, au Subway, ils vont aussi à Saint-Apollinaire, c’est énorme. En nuitées, on se compare à d’autres événements d’envergure qui en génèrent plus de 20 000. En 2024, nous étions à un peu moins de 18 000 nuités. C’est incroyable», a résumé le directeur général du FCL, Guillaume Laflamme.
Toujours selon l’étude, le camping est le mode d’hébergement favori des festivaliers, 62 % d’entre eux ont campé, soit sur le site offert par le festival ou dans les campings à proximité, et 18,9 % ont préféré un établissement commercial comme un hôtel. Ces derniers y restaient deux jours, en moyenne.
D’après les projections du FCL, pour l’édition 2025, près de 20 000 festivaliers uniques sont attendus. Ils devraient générer plus de 22 000 nuitées. Les retombées économiques totales sont estimées à plus de 4,3 M$, dont 1,8 M$ en achats dans les attractions et commerces de proximité de la région de Lotbinière.
Spécifiquement pour le FCL
L’enquête montre également que 95 % des participants au Festival Country Lotbinière sont venus à Saint-Agapit pour l’événement.
«Les trois quarts de nos festivaliers proviennent d’un rayon de 60 à 70 km de Saint-Agapit. Ils ont forcément besoin d’essence et de plein d’autres choses qui leur seraient nécessaires à la maison. C’est de l’argent neuf. Sans le festival, ils n’effectueraient jamais ces achats à Saint-Agapit», poursuit Guillaume Laflamme.
Le camping sur place fait également une différence, croit le propriétaire du restaurant Subway de Saint-Agapit, Dominic Grondin. «Beaucoup de gens habitent sur place avec leur motorisé. Qu’il pleuve ou pas, ils sont là et vont assister aux spectacles. Je suppose que ça doit être excellent pour les autres commerces puisque ces personnes vivent à Saint-Agapit pendant quelques jours», a-t-il analysé.
De plus, il est aux premières loges pour constater les retombées de l’événement, son établissement étant situé face au site du festival. «Chaque année, le festival grossit. Nous sommes toujours en mode observation et ajustement.»
Un mois à l’avance, il doit faire des projections de ventes, ajuster les horaires de travail et planifier les commandes. Il faut prévoir des équipements supplémentaires pour l’entreposage, par exemple.
Ainsi, sa clientèle augmente, surtout en fin d’après-midi, à l’heure du souper et après les spectacles. Il est en mesure de suffire à la demande avec son personnel. Des employés de son restaurant de Saint-Apollinaire peuvent être appelés en renfort, si cela s’avère nécessaire.
De ses débuts modestes en 2015, le Festival Country Lotbinière (FCL) est devenu l’une des références en la matière au Québec.
D’une seule journée à sa première édition, à maintenant trois jours, l’événement attire à Saint-Agapit des milliers d’amateurs
de musique country de partout au Québec. L’arrivée du FCL dans le décor musical québécois coïncide avec la montée en popularité
du new country dans la province. Ce style musical qui a pris racine aux États-Unis, dans les années 1990, s’inspire autant de la musique
pop que rock et se veut plus rassembleur auprès d’un large public. L’arrivée d’une nouvelle génération d’auteurs-compositeurs-interprètes
francophones dans les années 2010, comme Yoan Garneau et Matt Lang, a contribué à la montée en popularité du style dans
la Belle Province. Ainsi, depuis 10 ans, les organisateurs du FCL se démènent pour offrir aux festivaliers une programmation à la
hauteur de leurs attentes. Pour la Municipalité de Saint-Agapit et la MRC de Lotbinière, les retombées économiques sont bien
présentes, mais ce succès vient aussi avec des enjeux de financement.
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